Guan-Di, l’île de La Réunion et l’Océan Indien

Qui est Guan-Di ?

Guan-Di (Guandi ou Kwan Tee) est un dieu asiatique vénéré pour ses attributs liés au commerce, à la littérature et à la guerre. En effet, il est très apprécié par la communauté chinoise sur l’île de La Réunion, sur l’île Maurice et aux Seychelles car il incarne des valeurs fortes comme la loyauté, la fidélité et le courage.

A l’origine, Guan-Di était un homme nommé Yunchang. Durant l’ère de la dynastie des Huan, dans l’Est de la Chine, au IIIème siècle avant J-C, il est devenu un grand général militaire. Dans un pays en plein développement économique, il a remporté de nombreuses batailles et il s’est fait une grande réputation. Après sa mort, au fil des siècles, sa renommée s’est intensifiée et il a été considéré comme un saint-guerrier et une divinité.

Guan-Di est souvent représenté avec une armure, une longue barbe et une peau de couleur rouge. Chacun de ses attributs correspond à une forte symbolique de sa personnalité et de son histoire.

Tous les ans, la communauté chinoise célèbre la fête de Guand-Di. Elle a lieu le 24ème jour du 6ème mois du calendrier soli-lunaire chinois (vers le mois de juillet). C’est l’occasion de transmettre les grandes valeurs de cette divinité durant 3 jours de festivité. Avec le nouvel an chinois et la fête des Lanternes, c’est l’une des plus importantes célébrations chinoises sur l’île de La Réunion et un moment de partage avec toute la population.

L’immigration chinoise dans l’Océan Indien

Sur l’île de La Réunion

Sur l’île de La Réunion, l’immigration chinoise a commencé en 1844. Des travailleurs engagés sous contrat traversent l’Océan indien depuis la Malaisie pour se rendre dans les plantations agricoles ou dans les grands chantiers de construction. Ces chinois sont des Hakkas, principalement originaires de la région de Mei-xian.

D’autres vagues d’engagés chinois arrivent sur l’île au début du XIXème siècle. Ce sont des Hakkas originaires de Shin-Nen et de No-Yen, et des Cantonnais, en provenance de Nam-Hoy et de Soun-Tac. Pour autant, certains s’installent durablement avec leurs familles tandis que d’autres préfèrent fuir les mauvaises conditions de travail.

Progressivement, les chinois abandonnent les rudes métiers de l’agriculture et des travaux publics et ouvrent de nouveaux commerces, principalement dans l’alimentation. De petites épiceries apparaissent dans les principaux quartiers de l’île. Elles sont aujourd’hui appelées les « boutik sinois ». A partir de la fin du XIXème siècle, des temples sont construits pour favoriser la cohésion de la communauté.

Sur l’île Maurice

Sur l’île Maurice, les premiers immigrants chinois ont débarqué dans les années 1820. La plupart d’entre eux étaient originaires de la province de Kwang Tong, située au sud-est de la Chine. Ils ont été suivis par les Hakkas, originaires de la région de Honan en Chine centrale. Ces immigrants chinois sont venus chercher fortune, principalement dans le commerce. Au fil du temps, ils ont contribué au développement économique et culturel de l’île. Dans les années 1940, un grand nombre d’immigrants chinois sont arrivés pour ouvrir des commerces et se sont installés le long de la route royale au cœur de Port Louis. Progressivement, le Chinatown de l’île Maurice a vu le jour.

Dans l’archipel des Seychelles

Aux Seychelles, un premier bateau de migrants chinois a débarqué en 1868. Leurs descendants célèbrent les grandes fêtes chinois comme le nouvel an. Comme à La Réunion et à Maurice, beaucoup travaillent dans le commerce, en particulier dans la revente de produits chinois comme les vases de porcelaines, les caligraphies, les éventails, d’autres vaisselles et surtout dans l’alimentation. Le premier président de la République des Seychelles, Sir James Mancham, avait des origines chinoises. En 2014, la plus vieille pagode de l’archipel a été détruite. Une autre pagode est en cours de construction dans la capitale.

Les temples chinois dans les îles de l’Océan Indien

Dans le chef-lieu de l’île de La Réunion, à Saint-Denis, rue Sainte-Anne, près du petit marché, 2 temples dédiés au dieu Guan-Di sont érigés au début du XXème siècle: le temple de la Prospérité Eternelle et le temple de la Traversée Heureuse. Ils permettent aux pratiquants de réaliser leur culte et d’offrir leurs offrandes. Ce sont également des centres culturels à forte valeur sociale où se réunissent les amateurs de mah-jong, de caligraphies, d’arts martiaux et autres pratiques culturelles originaires de Chine.

A Saint-Pierre, durant de nombreuses années, le plus grand temple Guan-Di était celui situé rue Marius et Ary Leblond. Un autre temple a été ouvert en 2017 à Terre-Sainte. Il est aujourd’hui le plus grand temple Guan-Di de l’Océan Indien. Il a été construit avec des éléments importés de Chine dans la tradition chinoise et selon les principes du Feng-Shui.

Sur l’île Maurice, le plus grand temple Guandi, appelée Pagode Kwan Tee, se trouve à Port-Louis. Il a été construit en 1842 par Ahime Choïsanne, le fondateur de la communauté chinoise mauricienne. Comme sur l’île de La Réunion, le bâtiment est un lieu de culte mais également un lieu populaire qui permet aux chinois de se rassembler et de partager quelques éléments de leur culture à l’ensemble des visiteurs.

L’application Guide Péi permet de localiser facilement les temples chinois de l’île de La Réunion:

  • le temple de la Prospérité Eternelle à Saint-Denis
  • le temple de la Traversée Heureuse à Saint-Denis
  • le temple Guan-Di du centre-ville de Saint-Pierre
  • le temple Guan-Di de Terre-Sainte à Saint-Pierre
Guide Péi

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *